Thierry Wasser - un nez talentueux chez Guerlain

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Il n’est pas né Guerlain, mais quel nez ! Retour sur le parcours d’un nez talentueux, Thierry Wasser.

par 143

Conscient que la magie d’une création s’évapore à mesure que l’on en décortique le processus, Thierry Wasser, le parfumeur de Guerlain, refuse de s’étendre sur les détails de son travail. Parlons pour lui. Retour sur le parcours et la méthode d’un nez de talent.

Fait important à rapporter : il est le premier parfumeur à ne pas être né Guerlain. Ce « musicien des fragrances  » est botaniste de formation et passe un quart de son temps à voyager, surveillant sur le terrain les filières de production de sa matière première indispensable, les fleurs. La rose de mai ­cultivée à Grasse occupe une place de choix dans son coeur de parfumeur.

Pour assurer la qualité de cette matière première, Guerlain tient à ce que ce soient les mêmes cueilleuses qui reviennent la cueillir au printemps. 300 kilos sont récoltés par jour, pour produire à l’arrivée une quantité infinitésimale d’essence. « Nous pouvons être entourés d’acier et de machines, confie Thierry Wasser, la transformation de la fleur n’en est pas moins divine, et celle-ci est une pépite d’or.  »

Quand il n’est pas occupé à voyager, il s’adonne tout entier à sa quête, celle qui le mènera à l’odeur parfaite. « Parfois, c’est long. Les allers et retours avec le laboratoire sont interminables, jusqu’à la satisfaction complète.  » Ce sont ce qu’on appelle les « dames de table  » qui parachèvent son travail, ces quelques ouvrières spécialisées, en charge de baudrucher les flacons, de les cacheter à la cire pour les rendre hermétiques ou de barbicher au peigne les fils de soie qui les entourent.

Thierry Wasser ne cache pas son désir de retrouver, à l’ouverture du flacon, la fragrance telle qu’il la voulait lors de son élaboration.